QUESTIONS FREQUENTES
Comment se déroule le suivi d’une grossesse ?
Réponse : Je ne vais parler que de mon fonctionnement, de ma pratique. Je vois les couples tous les mois avec, à chaque consultation, un suivi routinier et un objectif spécifique à remplir. Parfois dès le début de la grossesse puisque je suis équipé d’un appareil d’échographie performant, le plus souvent la consultation a lieu en milieu de 2° trimestre. Je ne pratique pas les échographies obstétricales morphologiques pour 2 types de raison : l’une parce qu’il faut en pratiquer beaucoup pour être performant, l’autre tenant à une excellente couverture d’échographistes qualifiés à Bordeaux. Je pratique par contre les échographies d’intervalle, de suivi de croissance fœtale et de vérification du bien-être fœtal.
Les étapes du suivi sont bien décrites sur les sites du Syngof (Syndicat National des Gynécologues et Obstétriciens de France) et du CNGOF (Collège National de Gynécologie-Obastétrique) dans leurs pages accessibles au public.
Acceptez-vous les accouchements par le siège ?
Résolument oui si les conditions de sécurité sont réunies. On est enfin sortis des années de plomb où la majorité des sièges finissaient en césarienne. En pratique, il faut échanger avec le couple sur le projet de naissance et ne pas être dogmatiques.
Etes-vous équipés pour des accouchements « physiologiques » ?
OUI, une salle physio est disponible et chacun est respecté dans ses choix. Je ne conseille pour autant pas un accouchement de la sorte pour un premier bébé, sauf motivation forte. Les sensations, la nouveauté, la première naissance sont suffisamment d’évènements forts pour ne pas être perturbés par les contractions utérines douloureuses de fin de travail et la naissance proprement dites.
La péridurale ?
Pour les mêmes raisons, elle me paraît primordiale pour une première naissance d’autant que :
1/ les produits et protocoles de péri ne « plombent » pas les femmes qui, ayant des sensations de poussée et de descente fœtale, restent actives et poussent efficacement
2/ on peut être amené à une aide à la naissance (ventouse, forceps) qui est difficilement tolérable en l’absence de péri.
La pratique systématique des épisiotomies ?
Vieux serpent de mer caricatural des obstétriciens « à l’ancienne ». Uniquement si et seulement si c’est indispensable ; même pas systématique pour un forceps, ce geste est décidé au tout dernier moment (dégagement de la tête) et le plus limité possible.
Qu’est-ce qu’une maternité de niveau 2 ?
4 niveaux en fait, définis principalement par le niveau de prise en charge des nouveau-nés :
niveau 1, qui autorise les naissances à partir de 36 SA
Niveau 2A, le nôtre à Bordeaux Nord, à partir de 33 SA avec dotation d’un service de néo-natalogie
Niveau 2B, hôpital de Libourne
Niveau 3 au CHU de Bordeaux
Quelles sont les mesures de sécurité en niveau 2?
• Une garde sur place d’un médecin sénior anesthésiste et gynécologue obstétricien
• Une astreinte opérationnelle (présente en 10 à 15 minutes) de deux autres praticiens
• Un pédiatre d’astreinte opérationnelle la nuit et deux le week-end
Pratiquez-vous tous les accouchements de vos patientes ?
Il serait prétentieux et mensonger de le dire : je ne travaille pas toutes les nuits et tous les week-ends. En pratique, un médecin est présent dans la salle à chaque accouchement –le réalise lui-même le plus souvent- et reste jusqu’à la délivrance (expulsion du placenta). Il s’agit de médecins séniors travaillant dans l’établissement sans aucun recours à des remplaçants, notre nombre nous permettant de nous remplacer entre nous et d’augmenter ainsi la cohérence des conduites à tenir.
Que pensez-vous de la préparation à l’accouchement ?
Je propose que l’on élargisse le débat à la collaboration médecin-sage-femme. Nos rôles sont complémentaires et le tissu de sage-femme libérale de l’agglomération bordelaise est assez dense pour que chaque couple trouve un praticien de proximité, notamment en 4 circonstances :
1/ pour la préparation à la naissance qui est bien plus que d’apprendre à respirer et pousser, vieux cliché…
2/ pour le dispositif PRADO : mis en place par l’assurance maladie en 2013, il permet aux mères de bénéficier d’une évaluation à domicile de leur état de santé et de celui de leur nouveau-né.
3/ pour la rééducation périnéale qui est systématique à mes yeux
4/ pour le suivi à domicile des grossesses pathologiques permettant d’espacer les visites au cabinet tout en ayant les patientes « à l’œil » deux ou trois fois par semaine.
L’allaitement ?
Rien n’est obligatoire en la matière : il faut échanger avec la patiente pour connaître ses envies réelles, fondamentales, qui renvoient à une perception très intime de la maternité. Ni dirigisme ni laxisme ; des échanges avec moi et avec la sage-femme choisie pour la préparation : dans l’idéal, une décision forte doit être prise clairement avant la naissance. Puis dans le service, un respect complet de ce qui a été décidé en amont. Les débuts de l’allaitement sont souvent ardus, à une période de vie psychologiquement éprouvante (fatigue, déprime, perturbation de la représentation corporelle, etc…). Notre rôle est d’aider à tenir les objectifs fixés, aidés en cela par le retour à domicile encadré par le dispositif PRADO. Après, pour la durée de l’allaitement, nous sommes encore dans l’intimité de la relation mère-enfant. Mon rôle est alors de veiller à ce que le père ne se sente pas exclu de cette relation très forte, que cette sensation soit réelle ou non.
L’accouchement « physiologique »
Je ne sais pas ce que ce mot veut dire. Il peut s’agir d’un accouchement « normal » sans recours à la péridurale et avec une médicalisation minimaliste. Il peut s’agir d’un rejet de « l’ultra-médicalisation » ou de tout autre mode visant à faire différent. Dans tous les cas, s’il s’agit de discuter des modalités de l’accouchement avec le couple, de suivre un projet de naissance, de prendre en charge le stress et la douleur dans le respect des consignes d’hygiène et de sécurité, alors c’est pour moi de la pratique obstétricale de bon niveau. Cette pratique personnalisée ne peut s’entendre que dans un travail d’équipe et dans une structure suffisamment équipée pour faire face à ces demandes et certainement pas dans une pratique hyper individualisée avec une seule personne suivant le travail du début à la fin. La fatigue apporte trop son lot d’erreur d’appréciation.
L’accouchement à domicile
Je ne le pratique pas, je suis contre en pratique car les modalités de prise en charge ne sont pas nettes en France. Les Pays-Bas servent d’exemple mais cette offre de soins est très structurée, très encadrée et réservée à des cas parfaitement identifiés.
D’autres questions d’ordre général peuvent être posées, je ne répondrai pas aux cas particuliers en dehors de la consultation individuelle.